Lundi 05 juillet :


Réveil à 7h00.

Nous quittons le plateau de Flatruet pour rouler 22km jusqu'au parking payant (5€/24h) de Klappen (Nyvallen).

Un autre parking existe plus loin (à 1,1km) et permet d'accéder au lac Kesusjön et sa petite plage, mais l'accès est réservé aux pêcheurs qui y ont leurs maisonnettes.


L'idée est de faire une randonnée vers le mont d'Helag et son glacier de 600m de long.

Helag est une montagne en forme de fer à cheval et c'est le plus haut sommet suédois au sud du cercle polaire arctique (1796m). Le glacier est au centre du cirque, bien visible depuis la route.

La randonnée est présentée sans difficultés particulières avec plusieurs options : faire le tour du plateau (18km) ou un trajet A/R par un autre chemin(16km) ou aller jusqu'au refuge de Kesudalen au pied d'Helags à 1040m (24km A/R), ou encore monter jusqu'au sommet sur 2 jours (il fait 4h00 pour gravir jusqu'au sommet depuis la station.)


A 8h50, nous débutons donc la rando.

On suit le panneau "Helag".

Au bout de 30 minutes, nous nous rendons compte que ce chemin est celui de la boucle de 18km.

Trop tard pour changer, on se dit que si c'est trop pour Armand, nous ferons demi-tour à sa demande.

Finalement, ça se fait bien, le chemin serpente à flanc de colline, dans une zone assez marécageuse. Il y a donc pas mal de passages sur planches ... et de moustiques. Mais on s'en fiche, on a prévu le coup : on est en pantalon!

Rapidement nous sommes sur le plateau. Plus aucun moustique.

Il fait bon grâce au vent, le ciel est dégagé au dessus de nous même si de vilains nuages gris passent sans cesse au niveau du sommet d'Helag . A croire qu'il les aimante!

En revanche, au fur et à mesure que nous nous rapprochons, il nous semble que le glacier n'en est pas vraiment un: pas de coulée jusqu'en bas, la plaque blanche est ronde, bien délimitée. Il faut dire qu'en 60 ans, il a perdu 1/3 de sa surface..


A 12h30, nous sommes arrivés au bout des 9 premiers kilomètres, au point qui permet soit de retourner au parking soit de poursuivre jusqu'au refuge qui est à 4km.

On laisse les garçons jouer sur les névés puis leur demandons ce qu'ils veulent faire: 8km de plus sur un trajet A/R, ou retourner au parking. Donc soit ils ont fait 1/3 de la rando, soit seulement la moitié.

Ils sont unanimes : on continue !

Nous repartons donc, mais au bout d'1km Armand se traîne (sachant que quand il marche bien on fait du 2,5km/h...) et des nuages de pluie apparaissent à l'horizon sur une trajectoire les menant pile poil sur Helag.

Nous obligeons donc Armand à faire demi-tour avec l'un de nous. Adelin décide aussi de faire demi-tour. Sébastien les ramène donc pendant que je poursuis avec Éloi.


Nous avançons d'un bon pas, retrouvant de longues portions sur planches de bois et de multiples ruisselets. 1 km avant le refuge, le nuage de pluie est sur nous. Ou plutôt nous sommes dans le nuage. Il y a beaucoup de vent et la pluie est très froide. Bons amateurs, nous n'avons pas emmené nos imperméables...

Éloi ne se démotive pas pour autant et avance à mon rythme. Nous atteignons les bungalows du refuge avec les cheveux ruisselants et les t-shirt bien mouillés.

Le temps de se mettre à l'abri sous le débord

d'un toit et la pluie cesse 1 minute plus tard.

Petites photos sous la grisaille de mon valeureux randonneur et on repart dans l'autre sens.

Le vent nous sèche rapidement, Éloi passe tout de même son pull. Nous croisons une dizaine de famille sur notre retour, parties pour bivouaquer là-haut. Ils ont de la chance, les nuages sont partis et le soleil illumine de nouveau le glacier.

Arrivés au point où nous avions bifurqué, il ralentit la cadence : ses pieds commencent à lui faire mal.

Il est 15h et il nous reste 8km à faire selon le panneau. On se cale sur un objectif d'arrivée entre 16h30 et 17h00.

De son côté, Sébastien chemine doucement et espère arrive vers 16h15 après avoir mis Armand sur ses épaules pour le dernier 1,5km.

À 16h45, nous atteignons le parking du village de pêcheur. Le GPS annonce une arrivée pour 17h02. Il a l'air de pleuvoir des cordes droit devant nous donc je demande à Éloi d'accélérer le pas. Mais il n'en peut plus et refuse.

16h48, Sébastien me confirme qu'il pleut beaucoup sur le camping-car. Aïe aïe aïe, ça va être pour nous d'ici 1 à 2 minutes. J'accepte donc la proposition de Sébastien de venir nous cueillir sur le chemin.


C'est avec soulagement que nous voyons le véhicule pointer le bout du nez sur la piste engravillonnée. Nous avons trouvé refuge sous un sapin mais avons eu le temps de bien se faire tremper!

Éloi aura parcouru 24,3km, sans perdre le sourire. Bravo champion !


Demi-tour sur le parking des pêcheurs.et après 650m, nez à nez avec une voiture.

Pas de chance!

Le pêcheur continue à avancer alors qu'on ne peut pas passer à 2 véhicules: on n'a rien à faire là, il veut nous faire reculer jusqu'au parking... c'est de bonne guerre même si nous sommes à 650m du parking et lui à 450m du début de la piste.

Et c'est là qu'à lieu le drame: Sébastien pris d'une idée bizarre, recule pour se serrer à D. J'entends les gravillons tomber dans le fossé à l'arrière D. "Mais tu fais quoi? de toutes façons on ne peut pas passer à 2 !"

Nouvelle marche arrière pour se serrer un peu plus et...pof la roue avant D tombe dans le fossé et le camping-car s'incline.

Évacuation de passagers et évaluation des dégâts.

Le pêcheur ne bouge pas, et reste bien assis dans son véhicule.

On se met à chercher de grosses pierres pour combler un peu le fossé et caler la roue mais rien n'y fait: la roue patine.

Un nuage de moustiques et de moucherons tournoient autour de nous, heureux du festin à venir. Saletés de bestioles!

Le pêcheur, lui, est toujours dans sa voiture, à nous admirer. Las, après 30 min de spectacle, il descendra de sa voiture pour nous signaler qu'on n'avait rien à faire là puis remonte en voiture et fait marche arrière...

Le pire c'est qu'il s'arrête à moins de 100m dans un champ.

Grrrrr, franchement mec! T'avais juste 100m à faire. Maintenant t'es coincé pour un bon moment...

Un autre pêcheur arrive, avec un plus gros véhicule. Il conduit jusqu'à nous et essaye d'aider Sébastien tant bien que mal. La roue avant D patine sur les graviers et n'arrive pas à remonter le fossé. Il propose d'essayer de nous tracter et repart faire demi-tour au niveau de l'autre pêcheur.

Ils reviennent tous les 2 en marche arrière et essayent de tracter. Mais ils sont trop à notre G et n'étant pas dans l'axe l'attache de remorquage du CC casse. Loi des séries...

Le premier pêcheur appelle une dépanneuse et retourne se planquer dans son véhicule.

Le second continue à essayer de trouver une solution avec Sébastien. Ils en sont au cric pour glisser la cale du CC sous la roue D.

On est content que l'on nous ait conseillé l'achat d'un cric hydraulique 3,5T. Merci aux camping-caristes plus expérimentés que nous !

C'est parti, plus haut, encore plus haut. Les pierres s'amoncellent et les calent sont positionnées. Le CC accepté d'avancer quelques dizaines de centimètres mais ça ne suffit pas.

La roue patine, et le plastique de la cale part littéralement en fumée.

Après plusieurs essais, c'est maintenant la roue G qui patine. On essaye de caler une planche en dessous mais c'est du coup la gomme qui part en fumée. Échec !

Il pleut par intermittence et les moustiques ne donnent pas une seule minute de répit à Sébastien.

Le pêcheur nous laisse pour remonter au parking afin de bloquer l'accès (un 3eme véhicule est arrivé sur le lieu du drame...).

Sébastien craint que le dépanneur n'abîme le CC en œuvrant un peu trop fort et s'échinera jusqu'au bout pour que nos roues adhérent de nouveau au sol. Sans succès.


La dépanneuse arrivera finalement à 20h et réussira à nous tirer hors du fossé. Nous faisons sans souci les 450 derniers mètres

Plus de peur que de mal....et allégés de 450€.

On n'a rien pour remercier le pêcheur qui nous a gentiment aider alors on lui file un saucisson et le reste du planteur que Fred m'a offert pour mes 40 ans. SNIF !


Il est 20h30 quand la dépanneuse repart. C'est raté pour faire tout ce que l'on avait prévu pour la fin d'après-midi.

Tout le monde se douche et on dîne. Il y a un robinet donc on fait une petite lessive puis le plein d'eau du CC.

Le dos de Sébastien est piqueté de boutons de moustiques. Ses bras sont complètement bosselés. Moi c'est mon cou, mon visage et mes avant-bras qui leur ont servis de repas.

Heureusement, s'ils sont hargneux, leurs boutons grattent peu.


Nous décidons finalement de rester dormir là et de remettre 2€ demain matin pour ne pas avoir à partir aux aurores.