Vendredi 6 août :


Après ces 2 derniers jours à randonner, c'est journée sur la route, du coup rien ne presse.

Nous sommes au milieu de nulle part, face à notre glacier, mais nous n'avions même pas froid au réveil malgré une température à peine à 14°C dans notre chez nous - joie des nuitées en montagne ! -

Armand joue d'ailleurs au bois dormant.

Il faut dire que le rythme est assez soutenu pour lui, il mérite de récupérer un peu. Et puis j'ai l'espoir que ça apaise son bégaiement qui s'installe un peu plus chaque jour depuis 1 semaine...


Comme il n'y a aucun réseau par ici, nous n'avons aucune notion du temps de trajet à effectuer pour atteindre la rando prévue en toute fin d'après-midi. C'est donc vers 11h que nous partons tranquillement sous un soleil éclatant et par 20°C.

Objectif : rando au glacier de Jostedalsbreen (3h A/R) avant de dîner.


Le Jostedalsbreen, plus grand d'Europe continentale avec ses 487 km², est le mastodonte qui fait une grosse tâche blanche au centre-ouest de la Norvège. Il peut être facilement abordé par 4 endroits différents : 3 langues côté nord-ouest (Briksdalbreen, Kjenndalsbrinn et Bødalsbreen) et 1 au sud (Nigardsbreen).

Trop chronophage pour nous et trop gourmand en carburant d'en faire le tour complet. On a donc dû faire du tri dans ces possibilités d'approche et essayer de tracer un parcours logique.

On opte donc pour la seule rando permettant , à priori, de toucher le glacier: la Nigardsbreen. Les garçons ont déjà vu 2 glaciers de l'autre côté d'un lac, on espère pouvoir les défrustrer! Il y a 6 ans, c'était possible de jouer avec les morceaux de glacier flottant sur le cours d'eau, j'espère que le réchauffement climatique ne sera pas passé par là !


Avant d'y parvenir, nous devons terminer la route secondaire 63 et rejoindre la principale (n°15).

Nous nous offrirons un détour par la route de montagne 258, qui abrite la station de ski de Stryn où l'on peut skier toute l'année. Les blogueurs conseillent tous de passer par là car le paysage en vaut la peine et il y a de la neige tout du long, même en été.

Puis nous reviendrons sur la route 15 et ferons escale à Lom pour y voir la stavkyrkje (église traditionnelle en bois) qui est très réputée pour son aspect et le travail de ses ornements intérieurs (ceux qui me connaissent se doutent que l'on ne poussera pas la visite jusqu'à l'intérieur... même si ça avait été gratuit).

Puis la route secondaire 55, réputée très jolie, nous mènera au bord du Lustrafjorden, en passant au pied du mont Galdhøpiggen (la plus haute montagne d'Europe du Nord avec des 2469m) puis vers le refuge de Krossbu d'où l'on peut voir plusieurs glaciers.


Sébastien me propose le volant mais je décline : j'ai repéré le trajet et il y a de superbes lacets étroits pour monter à la route 258. D'ailleurs au pied, des panneaux nous informent que la route est interdite aux véhicules de 8m et +. On en n'est pas si loin avec nos 7,35m de long...

Et ma foi, j'ai bien fait, je serre déjà les fesses rien qu'en étant installée comme passagère : les virages sont aussi serrés que ce qui était annoncé et le ravin du torrent souvent pas loin. Au cas où on déraperait, de grosses bornes de pierre ont été ancrées au sol... sûrement d'aucunes inefficacité vu notre poids!

Le paysage est sympa, surtout derrière nous, en regardant la vallée. Nous faisons donc plusieurs escales pour admirer les sommets et le torrent.

Des névés font progressivement leur apparition mais pas de neige sur les bas-côtés.

Nous arrivons à Stryn et la station est totalement fermée depuis le 18/07: pas assez de neige cette année, même si nous y avons 10°C de moins que ce matin.

Les garçons sont déçus et boudent le reste du paysage, préférant retourner à leurs lectures.

Ceci étant la route est assez monotone: nous sommes coincés entre 2 rangées de montagnes avec des lacs ou des torrents au milieu. Heureusement que l'on ne se lasse pas de leur couleur bleue "glacier"!

Peu après Stryn, la route se transforme en piste plus étroite...rien de tel pour travailler mes fessiers quand on croise voitures ou... camping-cars !

La descente s'amorce lentement et nous retrouvons la route principale n°15.

Notre compteur a passé les 10000km de voyage !


Arrêt déjeuner au bord d'un lac. Armand se fâche contre ses brocolis et ses choux-fleurs...le repas s'éternise.

Nous revoyons donc nos plans et nous disons que dormir aux abords du glacier est plus réalisable car il va falloir faire une escale supplémentaire pour les vides/pleins du camping-car.


Arrêt à Lom, photos de la stavkyrkje sous la pluie.

On fait quelques courses qui s'éternisent car une employée nous interpelle, heureuse d'entendre parler français. Les touristes français sont rares cette année et elle a dû mal à renouer avec la langue de Molière. Elle a pourtant grandi en France et est seulement résidente en Norvège. Ce faisant, elle vient juste d'avoir sa première injection anti-covid et elle doit faire des petits boulots pour pouvoir payer sa 2eme injection en septembre (elle est dessinatrice). Elle nous demande si nous allons faire l'ascension du Galdhøpiggen. Ça aurait été parfait comme cadeau d'anniversaire de mariage mais il faut avoir plus de 7 ans pour y aller car l'accès se fait à travers les névés et donc uniquement avec des guides. Ça fait de grosses files indiennes de touristes mais c'est à priori mémorable. Dommage...

Bref on papote longtemps avec cette dame.

En sortant, on s'arrête au "magasin d'alcool" et achetons une bouteille de vin blanc à 120 NoK (12€) pour notre anniversaire de mariage. Ça ne doit pas être fameux comme vin puisqu'une Leffe de 33cl est à 45Nok!!

Les garçons, las de nous attendre dans le camping-car, ont allumé le GPS et détournés sa fonction première pour y mettre l'option jeux: une partie de Tetris est en cours !


Nous reprenons ensuite pour le dernier gros morceau de route, par la 55. Elle est en effet magnifique, les montagnes sont vraiment hautes, nous sommes à 1400-1500m d'altitude et de nombreux glaciers sont visibles vers Krossbu.

Les nuages arrivent malheureusement pile-poil en même temps que nous et nous avons à peine le temps de voir l'immensité du Jostedalsbreenntoit au fond là-bas.

De nouveau aucun réseau par ici.

Puis on descend vers le Lustrafjorden. La route est pentues et nos freins ont de nouveau chaud... même le frein à main n'est que moyennement efficace quand on s'arrête en pente.


Bref bon gré mal gré, nous arrivons au bord du fjord où l'on se pose pour la nuit.



- Aurélie-

Trajet effectué aujourd'hui : 212km