Jeudi 15 juillet

Nuit dans un camping-car bringue-balé par les bourrasques de vent.

Réveil à 7h30 grâce à une charmante famille, avec 2 jeunes enfants, qui s'attarde papoter à côté du camping-car.

A 5h30 c'était 2 motos qui nous avaient réveillés, quelle idée de se stationner au niveau du panneau d'info de la rando !

Du coup nous nous levons et constatons que la météo ne s'est pas trompée hier: un soleil radieux brille enfin et le vent s'est apaisé. La température intérieure est de 16,9°C après cette nuit sans chauffage mais l'avantage d'un petit chez soi, c'est que la température y remonte vite.

Sébastien, motivé, part pour son petit footing. Heu pardon, son trail! Car pour l'avoir fait ensuite en marchant, c'est une chance qu'il ne se soit pas tordu ou cassé un truc. En tous cas, chapeau car entre le dénivelé de certains endroits et le vent à décorner les bœufs, ça n'a pas dû être un grand moment de plaisir tout du long.

Il rentre à 9h45, quelques minutes après le lever des garçons et me promet un paysage splendide et un sentier peu balisé: il faut se fier aux piétinements de nos prédécesseurs. Température extérieure 15°C.

La rando de 17,3 km A/R se fait aisément pour un adulte. Sébastien a mis moins de 2h00, je mise sur 4h00 et m'y tiendrai.

Le sentier est en effet assez hasardeux. Ça change des randos suédoises où de hauts piquets surmontés d'une croix rouge sont implantés tous les 30m. Les traces sont sur des pierres et des cairns permettent de se repérer de loin en loin. Pas mal de passages sont en terrain rocailleux et on n'échappe pas aux traversées de ruisseaux ou zones marécageuses.

On aperçoit rapidement un fjord au lointain avec une île rocheuses puis on oblique à D dans les terres. On monte et descend des collines dans lesquels de petits lacs sont secoués de vaguelettes tellement le vent souffle.

Rapidement le Cap Nord "touristique" est visible. On le perd de vue le temps d'arriver à la baie finale. Le chemin qui y mène est super pentu et étroit mais c'est la seule partie physique de la rando (quand on marche). Pour atteindre le "véritable" cap nord continental - il y a un point plus au nord mais sur une île - il faut ensuite marcher le long de la crique, sur de large bandes rocheuses plates mais inclinées puisqu'à flanc de montagne.

Mes genoux n'apprécient pas et j'apprends en rentrant que Sébastien y a glissé dans sa course.

Et puis voilà on y est! Tout au nord ! Contents et un peu fiers d'être là même si en soi ça ne va rien changer à nos vies. Un autographe dans le journal de bord du Cap et c'est reparti.

Les nuages pointent le bout du nez vers 13h00, et la pluie débute sur mes 100 derniers mètres. Il était temps d'arriver. Le vent de face m'a complètement assoiffée et mon litre d'eau y est passé! Je suis contente de ne pas avoir emmené d'enfant avec moi car le retour aurait été un enfer.

Pendant ce temps, Sébastien a fait petit-déjeuner puis déjeuner les garçons. Ils ont fait des devoirs et s'appliquent maintenant à faire les drapeaux des pays traversés. Ambiance très studieuse ! Ils ont même vu des rennes passer pas très loin.

Comme les nuages semblent contourner habillement le Cap Nord touristique (et que le voyant des toilettes chimiques vient de passer au rouge), on décide d'aller au Cap Nord touristique pour passer la nuit.

Le parking est immmmmmense mais seule une cinquantaine de véhicules sont stationnés. Merci COVID!

On décide de se mettre face à la mer mais le vent souffle tellement fort que la consolidation du lanterneau de la cuisine ne suffit pas et il s'entrouvre de 10cm le temps d'une grosse bourrasque.

Ah oui, parce que ça je ne vous l'ai pas dit: avant-hier après notre trajet Suède-Norvege sous la pluie, de l'eau était présente au sol entre la porte et la cuisine. Les accroches du lanterneau étaient cassées mais on l'a pas vu à l'achat. Jusque-là ça ne nous a pas gêné mais le climat norvégien a amené Sébastien à se transformer en MacGyver grâce aux crochets ventouses de la salle de bain, des caoutchoucs de bocaux (ne me demandez pas pourquoi il a pensé à mettre ça dans sa boîte à outils !) et un tendeur.

Bref pour une fois les Berger vont faire leurs moutons et se parquer bien gentiment entre 2 gros camping-cars !

Pendant ce temps les nuages gris nous poursuivent. Le temps de la séance photos sous le globe symbolisant le Cap Nord et la pluie nous en chasse.

Sébastien en profite pour emmener les garçons à la découverte du bâtiment abritant le "musée". Sans grande surprise on en n'a pas pour nos 60€...

Les garçons s'achète un mug "souvenir" et 5 chanceux auront une carte postale en or, enfin pas tout à fait mais à 4€/ pièce (timbre compris), on espère les voir trôner en bonne place !

La météo affichée in-situs annonce une éclaircie à 3h00 du matin. D'ici là pluie, pluie et re-pluie: c'est raté pour le soleil de minuit !

Sébastien veillera cependant afin d'arracher quelques clichés de ce soleil capricieux.

Mais c'est le Cap Nord et on savait que le climat y serait peu hospitalier.

Nous n'en sommes que plus heureux de notre rando de la matinée !

- Aurélie-