Samedi 15 août:


Nouvelle nuit de misère !

À 3h30 je ne dormais toujours pas, tous les sens en éveil, inhabituée au tumulte de la ville.

Franchement à quoi je m'attendais en passant la nuit de samedi à dimanche dans une rue du centre de la capitale norvégienne et après tout ce temps de restrictions COVID !

Ce qui est sûr c'est que les Norvégiens sortent tard le soir... Et ils braillent dans la rue tout comme les Français éméchés.

Les garçons n'ont encore une fois rien entendu et à 8h10 tout le monde est réveillé.


2h00 plus tard, suivis par une marée humaine d'Italiens (3 cars!!), nous entrons dans le plus grand parc d'Oslo : le parc Frogner, plus connu sous le nom de parc Vigeland (Vigelandsparken en norvégien).

Pourtant la Vigelandsanlegg (Installations Vigeland), n'est en fait qu'une partie du parc Frogner. Mais quelle partie!

Gustav Vigeland, artiste Norvégien (1869-1943), a consacré ses 20 dernières années de vie à dessiner et mettre en œuvre ce parc de 320 hectares. 650 dessins et statues en granit, fer forgé ou bronze sont sortis de son imagination.

Il est décédé avant que le parc soit terminé mais 212 de ses statues trônent à divers endroits du parc.

Les garçons n'en reviennent pas : ce n'est que des nus, du bébé au vieillard.

En fait Vigeland a souhaité représenter le cycle de la vie, tant dans l'aspect physique des personnages que dans les émotions retranscrites dans ses mises en scène.

La nudité permet de rester neutre afin que chacun puisse s'identifier aux personnages quelque soit son époque ou sa culture.

Quand aux mises en scènes, elles sont sujettes à toutes sortes d'interprétations....


L'essentiel des sculptures du parc se trouvent tout du long de l'allée centrale qui fait 850m de long.

On passe d'abord un grand portail puis un pont de 100m où 58 statues prennent place de part et d'autre de la balustrade.

Elles représentent des personnes seules ou à 2, du bébé (dont le célèbre Sinnatagen: l'enfant en colère) à l'adulte en pleine force de l'âge.


Nous passons ensuite devant une fontaine (éteinte car en rénovation) dont les bas-côtés sont ornés de 60 hauts-reliefs.


20 hautes statues, accrochées à des troncs, ornent les bords de la fontaine, toujours dans la représentation du cercle de la vie.

Au centre, dominant la fontaine, 5 hommes portent sur leurs épaules une coupole dont l'eau doit sûrement habituellement s'échapper .


Nous montons ensuite quelques marches, et débouchons sur une grande esplanade, ceinte de 8 beaux portails de fer forgé (en fait Google m'apprendra qu'il ne s'agit pas de fer mais d'un alliage proche de la fonte).

En son centre se dresse le "Monolith", colonne en granit, taillée dans un seul et même bloc. Haute de 14 mètres, elle représente un enchevêtrement de 121 personnages luttant afin d'atteindre le sommet.

Ce monolithe est entouré de 36 groupes de personnages eux aussi agglutinés les uns aux autres.


Nous redescendons vers un cadran solaire, forgé en 1930

et parvenons au bout du parc où se trouve la statue de "la roue de la vie". 4 adultes, un enfant et un bébé sont liées formant un cercle de bronze.

Nous passons une bonne heure à déambuler parmi les œuvres puis laissons les garçons profiter de l'immense structure de jeux.


Retour au camping-car pour déjeuner puis nous repartons dans la direction opposée pour flâner dans les rues.

Première trouvaille : un magasin Picard! En vitrine : granolas, petits écoliers, pailles d'or, lentilles du puy ou encore Ebly y sont vendus à côté d'une 20aine d'autres produits "secs". C'est rigolo comme choix de représentation culinaire de la France. Aucune idée du prix, nous n'avons pas osé faire les touristes à ce point.


Nous arrivons rapidement au château royal (assez modeste ma foi)

et tombons par hasard sur la relève royale. Une dizaine de jeunes gardes (18-20 ans je dirai), défilent en colonne, affublés de gros fusils à lames bien acérées. Ils ont l'air de prendre leur tâche à cœur. Les gestes de la cérémonie sont amplifiés, et font sourire plus d'un touriste.

Quand la colonne s'arrête devant une guérite, 3 gardes se détachent et vont à la rencontre du camarade à relever. Ils se placent "en carré" et prennent la parole chacun leur tour (mais à voix non audible), Avec Seb on extrapole: ont-ils vraiment un "texte" à réciter ? Ou sont-ils en train de faire le compte-rendu de leur demie-journée de garde? Ou peut-être sont-ils tout simplement en train de faire comme nous et parler des touristes qui les entourent? Ou peut-être parlent-ils des derniers résultats des J.O.? Mystère...


Nous ne les suivons pas et descendons vers la ville. Nos pas nous mènent ensuite à "Grass roots square" , œuvre de Do Ho Suh . Sous certaines dalles de pierres, ou à la place d'autres , 50 000 mini statues en bronze de quelques centimètres de haut (max 10 cm) se dressent, telles des brins d'herbe dans cet océan de minéraux.


Après avoir croisé plusieurs statues posées de-ci de-là comme de simples passants,


nous nous retrouvons devant la gare où une énorme statue de tigre occupe la place centrale.


Puis nos pas nous mènent par hasard devant la cathédrale d'Oslo

où se dresse le mémorial des attentats de juillet 2011. 950 roses en fer, verre, cuivre, bronze et argent, désormais ancrées au font d'une fontaine, ont été envoyées du monde entier afin de réaliser cette œuvre inspirée des roses déposées en masse au lendemain des attentats.


Nous débouchons ensuite face la baie d'Oslo. L'opéra "iceberg" est face à nous, à côté du musée Munch.


Nous nous longeons des quais beaucoup moins sérieux, où de petites installations flottantes permettent de se baigner ou se faire un bon sauna...contre bonne rémunération. Au bout du quai, un espace de plein-air abrite bars, restaurants et cours de salsa.


De l'autre côté de la rue se dresse la citadelle royale d'Akershus.

Bien que le gouvernement utilise encore quelques salles et l’armée quelques bâtiments, les ruelles et places sont largement ouvertes au public.D'ailleurs le musée de l'armée y est situé.

Nous redescendons de la citadelle par le port


et passons devant l'hôtel de ville.

Nous entendons son carillon de 49 cloches depuis 40 minutes ! Normalement il "sonne" 18 fois par 24h mais les dimanches de juin-juillet et août, la carilloniste donne des concerts toutes les heures de 7h à minuit. C’est pas vraiment le bon plan de prendre une chambre d'hôtel par ici!



Bilan de notre flânerie: les quartiers se suivent et ne se ressemblent pas: parfois très embourgeoisés faits de hauts bâtiments ou grosses maisons de style victorienne (quartier proche du palais royal où sont situées les ambassades), parfois faits d'immeubles des années 70 donc tristes et sans intérêt, parfois très modernes ou à l'abandon.

Les badauds y sont très nombreux, où que l'on aille. Ça flâne en famille ou entre amis, ça danse, bref ça vit.


Retour au camping-car vers 16h quand de grosses gouttes commencent à nous tomber dessus. Timing parfait.

Nous quittons Oslo pour un lac à 90km de la où structures de jeux, baignade et barbecue sont possibles.

Parfait pour la journée de demain!


-Aurélie-